Comme je vous l'avais dit lors de mon premier contact, je suis retournée
à Bône avec une de mes cousine et un ami algérien pour nous servir
de guide.
J'avais gardé au fond de moi beaucoup de souvenirs, (malgré mes 9
ans en 1962), et bien au premier regard rien n'a changé, tous mes
souvenirs ont pu être retrouvés, sans l'aide de personne. Mais
les désillusions viennent un peu plus tard.
En effet, seuls les bâtiments municipaux sont entretenus et en bon état,
et en plus malgré les 40 ans passés le bâtiment de la mairie
est toujours le même, la poste, le théâtre, la prison et j'en passe
rien à bouger et tous ont gardé la même fonction. Avec toutes les
photos, et les films que nous avons rapportés, nos parents se sont
retrouvés 43 plus tôt !!!
Mais on ne peut pas dire la même chose pour ces magnifiques bâtisses
de style, les montées sont dégradées, sales, insalubres. Avec les
grosses chaleurs du mois de juillet les mauvaises odeurs prennent
vite le dessus sur les autres.
Nous avons essayé de retrouver des rues dans l'ancien quartier
de la colonne (quartier que je ne connaissais pas vu mon
jeune âge à l'époque), mais les rues ayant été débaptisées
plusieurs fois, même les habitants eux-même ne connaissaient les
noms inscrits sur le plan que nous avions en notre possession récent
et offert très gentiment par le directeur de la bibliothèque se
trouvant après la mairie le long du cours de la révolution "ex
cours Bertagna".
Quant au cimetière parlons-en.
La gardienne du cimetière "Madame Aïcha" très
accueillante, très gentille, mais combien intéressée qui n'hésite
pas à demander des petits pourboires !
Les registres ont été mis à notre disposition, mais ne
peut on rien faire pour leur conservation à ce rhytme là, ils
n'y résisterons plus longtemps.
N'ayant aucun souvenir du cimetière, nous avons été enchanté par
l'allée principale (photo ci-jointe) et donc encouragées pour
pouvoir retrouver les tombes de nos arrières grands-parents, mais
voilà, là aussi déception car les dégradations des 40 années
d'abandon se font plus ressentir dans les allées éloignées, là ou
personne se promène, donc on entretient les allées principales, les
beaux caveaux, mais les autres, c'est à dire les pauvres car en Algérie,
il n'y avait pas que des gens riches, il y avait aussi beaucoup de
pauvres, et bien eux on les oublies, les tombes sont cassées,
enfouies sous les mauvaise herbes, au milieu de tessons de bouteilles,
d'excréments d'animaux et d'autres. ... et malgré nos 3 visites
journalières au cimetière et bien nos grands parents n'ont pas
voulu être dérangés et nous avons du repartir sans pouvoir dire une
petite prière sur leur tombe dommage.
La Basilique St Augustin, se visite à des heures et
des jours précis autrement elle est fermée, et c'est un gentil père
maltais qui se charge de nous faire les commentaires, les ruines
d'Hypone insignifiantes et très mal conservées (rien a voir
avec celles de Djémila que noua avons eu la chance de visiter) et le
musée fermé pour rénovation.
La corniche toujours aussi belle, mais pendant le
mois de juillet trop de monde, trop de bruit, la musique, les klaxons,
etc.. et vu les grosses chaleurs de la journée les gens sortent et se
baignent en soirée.
Même le marché couvert n'a pas changé je les
presque retrouvé comme nous l'avions laissé avec ma grand-mère.
Le cours de la révolution "ex Bertagna
c'est toujours le lieux de promenage, ou l'on peut boire ou manger des
glaces (même le fameux créponnet que nous n'avons pas osé manger de
peur d'être malade, dommage)
Enfin tout cela pour vous dire quand même, que malgré une certaine déception
(qui est normale car on ne peut pas retrouver une ville que l'on a
quitter et revenir plus de 40 ans plus tard dans le même état).Nous
avons été ravis de faire se retour aux sources, en plus en toute sécurité,
plusieurs fois, nous nous sommes promenées dans le ville toute seule
sans personne, les algériens sont très accueillants et lorsque nous
leur disions qui nous étions ils étaient encore plus
serviables.Beaucoup regrette ce qui s'est passé.
Voilà, j'espère que cette petite visite donnera à d'autres
personnes l'envie et le courage d'y retourner. Quant à nous, nous
avons décidé nos parents, donc nous pensons repartir au printemps
prochain.
Patricia rebattet
Quelques photos jointent