BÔNE A L'ÉPOQUE VILLE D'UN DÉPARTEMENT FRANÇAIS
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LES LIVRES ET VIDÉO LE TOIT COLLECTIF BÔNOIS-RETROUVAILLES PAGE HISTORIQUE CHRISTIAN AGIUS PAGE DE MONSIEUR ALBIN SEBASTIANI PHOTO DE MONSIEUR DAUBEZE/GUATTERI
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COLONIE DE VACANCES
COLONIE DE VACANCES A VIC EN BIGORRE en 1960 avec l'ARCHIPRETE HOUCHE ORGANISATEUR MES COUSINS COLANDREA ET LOUPINO revue ensemble N°238 JUIN 2003 IN
MEMORIAM - Bône RENTRÉS A LA MAISON DU Père LES 17 ET 25 NOVEMBRE
2002 Il a plu au Seigneur de
rappeler à lui, l'âme de son fidèle Serviteur Vito COLANDREA, le dimanche
17 novembre à midi à Lyon. Véritable
enfant de Bône, parmi les siens en l'année 1917 fils du soleil de la plage
"La Caroube" et de la place d'Armes - par grande amitié on l'appelait
Coco. Il comprit vite que l'oisiveté ne conduit à rien. Il rassemble dans un
premier temps des enfants copains de jeu et forme un patronage sous le vocable
de Saint Augustin. Le sérieux de la chose pousse à l'aventure. Soutenu par la
paroisse de la Cathédrale et l'évêché de Constantine, il fait partie d'une
équipe solide et dynamique qui lance un projet ambitieux : La création d'une
association sportive aux diverses disciplines. Les statuts déposés, elle prend
le nom de :Jeunesse Sportive d'Hippone - J.S.H. et l'on vit les anciens devenus
pionniers membres fondateurs, appeler les générations montantes et leurs
enfants déjà rassemblés en colonies de vacances. Ils iront même une année
depuis la France en pèlerinage à Pavie (Italie)sur le tombeau de St Augustin
évêque d'Hippone la Royale (396-430). Nécessité oblige, on construit un
stade pour les compétitions, entraînement chaque soir on vit des médecins,
des étudiants, des enseignants, des commerçants, des fonctionnaires, tous unis
dans l'effort et l'amitié : on était fier. Une salle de cinéma pour famille
et enfants, la recette viendra répondre aux dépenses. Une salle de fêtes pour
la remise des coupes, comme pour les fêtes locales, mariages, et baptêmes. Un souvenir fort : celui des festivités
pour le XVI° centenaire de la naissance de St Augustin - novembre 1954 (début
des événements - où l'on vit les aînés de la J.S.H. en grande tenue vert et
blanc encadrer le cortège des évêques et des patriarches présidé par le
Cardinal Tisserand. La suite ... le vent de
l'histoire s'est levé ... et il a éteint les bougies de la fête : l'exil, la
dispersion. Aujourd'hui, c'est un témoin, un fidèle
serviteur de la vérité qui s'en est allé ... et nous le peuple d'Augustin,
nous le portons dans la mémoire, la prière et la fierté; lui comme son épouse
qu'il n'a cessé d'entourer de soins dans la patience, d'affection et
tendresse : triste maladie qui atteint les aînés de nos familles. Jour et nuit
une veille constante à la maison, les enfants savaient aussi les assurer : leur
mère. Elle qui a toujours été présente et active en faveur des projets que
le service de la jeunesse réclamait comme ceux de la famille et des amis,
accueillante, sa table était ouverte. Elle a toujours voulu accompagner les
enfants en colonie de vacances, diligente et maternelle. Elle
a suivi son époux, son compagnon de vie jusque dans le mystère de la mort.
C'est dans la prière, entourée de ses enfants et de ses amis, ceux qui l'ont
soignée qu'elle s'est éteinte le 26 novembre 2002. Pour elle
comme pour son époux, les deux célébrations Eucharistiques rassemblées, un
grand nombre de fidèles en l'Église paroissiale de la Ste Trinité de Lyon, où
officiait le Père FEBO de par ses liens de famille et entouré de plusieurs prêtres,
sous la présidence du Nonce Apostolique auprès de l'O.N.U. à Genève.
Anne-Marie COLANDREA est membre de la délégation permanente du Saint Siège. L'Église
reconnaissante a voulu témoigner sa grande sollicitude : un message de condoléances
de Rome a été lu, signé du Cardinal SOLDANO - secrétaire d'état - aux
enfants : Augustin, Michel et Anne-Marie et à toute la famille. Il nous est
justement dit : "Tu ne sépareras pas ceux que DIEU a unis" personne
ne saurait séparer ceux qui se sont aimés en Dieu. L'AMOUR
est plus fort que la mort. Il feront les 60 ans de mariage dans la maison du Père
: les noces éternelles. Notre
Prière ne leur manquera pas. A - DIEU.. .Va !
ENFANTS DE CŒUR AVEC L'ARCHIPRETE HOUCHE ET L'ABBE GEORGES
COMMUNION SOLENNELLE A LA CATHÉDRALE DE BÔNE
Tombe Familiale au cimetière de BÔNE
In mémoriam Au début du mois d'Août dernier, le Père M.
BOYER curé du PRADET (village de 12.000 âmes où je réside àihsi que mes
parents depuis 1966), désirant célébrer une messe pour la fête de Saint
Augustin le 28 août et sachant que j'étais originaire de Bône, me contacta en
vue de lui trouver un chant dédié à notre grand Saint. Ce
fut chose facile pour moi grâce au recueil "PRIERES et CANTIQUES"
offert par mes amis lecteurs de la "Dépêche de l'Est" (organe de
liaison de l'Amicale des Bônois d'Aix (A.E.B.)) suite à un appel que je fis
dans ce bulletin. Je lui amenais donc le chant "A St AUGUSTIN" écrit
en 1954 par le Chanoine H. HOUCHE pour le XVI° centenaire de la naissance de St
Augustin (ce dernier naquit à THAGASTE en 354). Le 28 août, pour la première fois au PRADET une messe était célébrée
en l'honneur de notre vénéré Saint; l'église était abondamment garnie et
nous pûmes suivre l'office sur une feuille distribuée comportant diverses prières
ainsi que le cantique écrit par notre cher Curé Archiprêtre de la Cathédrale
de Bône : le Chanoine H. HOUCHE. Tout au long de la messe, je ne pus m'empêcher de penser à notre chère
Cathédrale aujourd'hui disparue et à celui qui en fut l'âme pendant tant d'années. Je voudrais dire quelques mots peut-être sur son itinéraire en terre
française d'Algérie où il arriva après la guerre 14-18 (il était né dans
le diocèse de Lille en 1897). Ordonné prêtre en 1923, il fut successivement vicaire à Bône, Sétif,
curé deTaher, Sédrata, Biskra, Ste Jeanne d'Arc de Constantine et depuis 1947,
curé archiprêtre de la Cathédrale de Bône. Très courageusement, dans un vaillant hebdomadaire qu'il créa :
"LE PETIT BÖNOIS", il sut avec persévérance, dans des articles très
documentés, défendre ses ouailles et la cause de 1'ALGERIE Française. Lors
du Congrès National des Médaillés Militaires à Constantine en 1958, il
prononça un sermon vibrant, idéalisant le patriotisme, fustigeant le défaitisme.
Devant la dégradation des événements dont il sut discerner avec une parfaite
lucidité, les inéluctables conséquences, il souffrit terriblement. Lors de
ses prédications en la Cathédrale au cours de certaines messes, les
paroissiens imitant en cela les fidèles d'HIPPONE, ne pouvaient s'empêcher de
l'applaudir. Son départ fut pour lui un véritable arrachement à sa chère ville
de Bône ; après les profanations de l'Eglise Ste Thérèse et de la Basilique
St Augustin, après la décision des autorités ecclésiastiques de rattacher à
la Cathédrale les prêtres ouvriers de la Mission de France et du Prado, il
donna sa démission et quitta Bône le 12 août 1965. Mon
beau-père Paul ZERAFA le fit venir à SALON DE PROVENCE le 31 octobre 1965 pour
présider les cérémonies organisées pour l'installation de la Statue de St
Augustin (qui se trouvait dans l'Eglise de l'orphelinat Ste Monique de Bône)
dans la chapelle de Notre-Dame de Bon Voyage à SALON. Son allocution fut
bouleversante et bien des yeux, de nombreux Pieds-Noirs présents à cette
manifestation, s'embuèrent de larmes. Cette statue de St Augustin, qui fut
ramenée de Bône par mes beaux-parents et mon épouse, (c'était d'ailleurs un voeu de cette dernière âgée
de 14 ans lorsqu'elle quitta Bône) se trouve maintenant, après bien des péripéties,
au Sanctuaire N.D. de SANTA CRUZ à NIMES avec d'autres statues expatriées
elles aussi ! Revenons à notre cher Curé-Archiprêtre qui atterrit à Nice,
Marseille enfin Alès...sans paroisse évidemment, exilé dans sa propre nation,
rejeté par les autorités épiscopales dont aucune, malgré les démarches
amies, ne le reçut, ce dont il désespéra. Il continua tout de même ses prédications et le 6 juin 1967, sur la
place de la Grand'Combe, il réunit une foule de personnes pour le Chapelet des
Hommes. Quelques mois plus tard, le 29 décembre 1967, dans l'église St FERREOL
à Marseille où il venait de donner une semaine de prédications, il fit une
chute, mais l'accident n'était pas trop grave, une fracture facilement réduite.
Mais le Chanoine avait trop souffert moralement. Les Pères LA FERLA et GOFFARD
qui l'assistèrent dirent "notre cher Archiprêtre s'est laissé mourir,
sans lutter..." Je voudrais terminer par un extrait de la lettre qu'écrivit
le Général VANUXEM (autre grand ami des Bônois) en février 68: "Il fut
le symbole et l'ardent promoteur de ce que nous rêvions par delà les races
et les religions. Nous l'appelions Monsieur l'Archiprêtre, les musulmans tout
simplement l'appelaient Papa. Aux uns et aux autres, il imposait la hauteur et
la vigueur de ses vues humaines et de son idéal de chrétien et de FRANÇAIS". Quand paraîtront ces lignes, en hommage à ce bon et fidèle
serviteur de l'Église d'Algérie, connu et aimé des Bônois de toutes
confessions, un peu plus de 35 ans après sa disparition, amis lecteurs, ayez
une pensée émue pour notre Curé qui fut L'UN DES Nôtres et qui aima tant
cette terre d'Algérie et NOTRE Chère VILLE DE Bône. Ne
l'oublions jamais car il fut PIEDS-NOIRS de coeur et BÔNOIS D'ADOPTION. Joris SULTANA Le PRADET -Janvier 2003
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